Artistes    Expos    Infos

Parallèlement à ses photos de portraits pour lequel il s’est très vite fait remarquer, Patrick Messina s’est engagé dans un travail au long cours de paysages dans lequel il se joue des échelles et des points de vue. Il ne livre aucune indication géographique, fabriquant ainsi un sentiment d’irréalité et questionnant notre rapport au territoire.
Il est l’un des quatre fondateurs de la mission France(s) Territoire Liquide, recherche collective sur le territoire français débutée en 2011 et menée sous la direction artistique de Paul Wombell.
Il développe actuellement un projet autour de l’imaginaire des océans.
Ses photographies ont été exposées en France et à l’étranger dans des galeries, institutions et festivals et sont présentes dans des collections publiques (BNF-FRAC Bretagne…) et privées (Hermès, Société Générale, Fondation Orange…).

Les photographies de Patrick Messina ont fait l’objet de plusieurs ouvrages, parmi lesquels Wayfaring (éd. Gwinzegal), Courte Échelle (éd. Filigranes) ou Paris (éd. Be-Pôle). L’ensemble des travaux menés dans le cadre de France(s) Territoire Liquide a donné lieu à une publication (éd. Seuil, coll. Fiction & Cie), un film et plusieurs expositions.
En parallèle de ces projets personnels, il répond à des commandes et collabore avec de grandes marques, souvent sous forme de carte blanche (Chanel, TCE, Sedif, Orange, Barrière, Hermès…).

Ce travail suit Hermès et Nicole, deux enfants vivant dans le parc national de Tayrona, un territoire du nord de la Colombie tout juste repris aux FARC après des années d’occupation armée. Dans ce paysage vierge et encore marqué par les traces du conflit, leur quotidien s’organise autour de jeux, d’explorations et d’un imaginaire libre.
À travers eux, Patrick Messina interroge le lien entre enfance et territoire blessé, entre mémoire effacée et avenir réinventé.

dans son intégralité

Ces photographies ont été réalisées à l’invitation de la galerie Sextante à Bogotá.
Exposition produite, prête à être accrochée.

Pendant le confinement à Pantin, Patrick Messina capte une ville ralentie mais vivante. Entre silence, jeux d’enfants, transgression et élans de solidarité, ces photographies racontent la force du lien humain face à l’isolement. Une chronique silencieuse d’un désir de liberté.

dans son intégralité.

Bout du monde fait partie des 22 lauréats du concours européen lancé par le Hangar Art Center, et a été exposé dans le cadre du PhotoBrussels Festival.
Exposition produite, prête à être accrochée.

Le Cap, Afrique du Sud, mars 2024.

Exposition produite, prête à être accrochée.

Patrick Messina explore la ville comme un espace en constante mutation, traversé par les flux, le hasard et les trajectoires humaines. Dans A journey, il se joue des échelles et des points de vue, ne livrant aucun indice géographique, instaurant ainsi un sentiment d’irréalité. Seule la ville, en tant que forme générique, l’intéresse. Les portraits insérés dans ces paysages urbains soulignent la fragilité de la présence humaine et l’ambiguïté du rapport que nos sociétés contemporaines entretiennent avec les espaces « naturels » qui subsistent.

d’André S. Labarthe

Exposition produite, prête à être accrochée.
Un livre accompagne cette exposition.

Une série de paysages du golfe du Morbihan, parcourus par les silhouettes d’Alma et Côme, les enfants de Patrick Messina. Présents comme des repères silencieux, ils incarnent l’enracinement et la transmission. Leur présence ne définit pas l’identité des photographies, c’est le paysage qui en porte l’essence.

de Paul Wombell.

Exposition produite, prête à être accrochée.
Courte Échelle a été réalisé dans le cadre de la Mission Photographique France(s), Territoire Liquide, une recherche collective sur le territoire français menée sous la direction artistique de Paul Wombell. Ce travail a été largement exposé (à la Bibliothèque nationale de France, au Festival de La Gacilly, à l’Abbaye de Jumièges, au Musée d’Antioquia à Medellín et au MAMBO à Bogotá, en Colombie).
Il a également fait l’objet d’une publication aux éditions Filigranes.

La vie devant soi

On ne voit d’abord que la nature. Puissante, luxuriante, vierge. Pourtant, un paysage s’y construit. Invisible, silencieux, en suspension. Les équilibres fragiles qui le composent tentent d’effacer les traces d’un passé que l’on veut oublier. Deux enfants jouent, élaborant un monde imaginaire où les murs n’existent pas. Ils s’épuisent dans l’urgence d’une joyeuse quête de toutes les expériences possibles. Les règles du jeu s’écrivent au jour le jour. Les promesses semblent infinies.Ce bout du monde est avant tout le début d’une vie nouvelle, résolument ouverte.

Hermès (8 ans) et Nicole (11 ans) sont frère et sœur. Ils vivent avec leurs parents, cultivateurs de bananes, dans le Parc National de Tayrona, au nord de la Colombie. C’est l’une des régions les plus préservées du monde. Ce territoire a été occupé par les narcotrafiquants et les Farc jusqu’au 26 septembre 2016, date de la signature des accords de paix. La nature et ses habitants reprennent désormais leurs droits.

En s’attachant à Hermès et Nicole, Patrick interroge le lien entre enfance et territoire blessé : comment l’imaginaire peut renaître là où la violence a laissé ses marques, et comment le jeu devient un acte de reconstruction. Il poursuit, à travers ce projet, une réflexion plus large sur la relation entre mémoire effacée et avenir réinventé.

Bout du monde

J’habite et je travaille à Pantin. Durant le confinement, j’ai partagé le quotidien avec Delphine, Alma, Côme et Joseph, observant, à travers mes fenêtres, les frémissements d’un monde ralenti, et mes enfants à la maison.
Chacun, à sa manière, cherchait à s’évader. Joseph (7 ans) explorait des îles imaginaires sur Animal Crossing et tentait de s’envoler dans la rue dès que possible. Alma (20 ans) s’échappait dans mille vies à travers ses lectures. Côme (16 ans) entretenait l’amitié en silence, par écrans interposés. Pour moi, c’est la nature qui a rempli le vide : les cieux, les oiseaux, que je voyais pour la première fois.

Mon appartement donne sur le stade Charles Auray. Ouvert toute l’année, toute une jeunesse s’y retrouve. Le sport est au centre des activités, mais c’est avant tout un lieu de rencontres, de connexions. Les premiers jours du confinement, le vide, le silence qui y régnaient étaient sidérants. Mais très vite, chaque jour à 18h00, ce silence pesant s’est fissuré : des jeunes du quartier escaladaient les grilles verrouillées du stade FOOT 5.

Dans un geste à la fois joyeux et transgressif, ils retrouvaient le terrain, au milieu d’un brouhaha amical, bravant l’interdit pour se sentir vivants, ensemble. Et à 20h00, les applaudissements venaient faire écho à cette vitalité.

Dans ces applaudissements, dans cette escalade, j’ai vu l’énergie, la désobéissance et la solidarité des habitants du quartier. Une opposition à la lenteur, à la solitude du confinement : le collectif, coûte que coûte. J’ai inlassablement photographié les mêmes sujets – les enfants, les jeunes dans la rue, le ciel, les oiseaux – en écho à la monotonie des journées, comme pour scander le temps.

A journey

Lorsque j’ai rencontré Patrick Messina, il y a une dizaine d’années, il était partagé entre deux tentations : le portrait et le paysage. Le portrait l’aidait à vivre (Libération, Les Inrockuptibles, etc.) le paysage était son jardin secret.
Dans les années qui ont suivi, portraits et paysages ont cessé de s’opposer pour se rallier à une vision singulière dont l’instrument privilégié est, aujourd’hui, cette folding master-technika 4×5 inches, qui est à la base de son projet. Dans l’usage qu’en fait Patrick Messina, cette chambre est un instrument savant et précis, certes, mais néanmoins discret, qui ne s’impose ni ne s’ajoute à la réalité qu’il approche, mais en révèle la carte magnétique en en dénudant les lignes de force.
Ainsi, au cours de voyages obstinés (P.M. n’aime rien tant que revenir sur les lieux qu’il a un jour photographiés) s’est mis en place ce qu’il faut bien appeler une machine à voir – qui serait aussi une machine à lire : à lire notre présent, notre modernité et peut être notre destin. Ce n’est certainement pas par hasard si, peu à peu, les paysages naturels se sont faits plus rares au profit de vues urbaines travaillées par un jeu saisissant de bascule et de décentrement de la chambre inimaginables il y a seulement quelques années.
Sous l’œil de cyclope de sa folding master-technika 4×5 inches, Patrick Messina fait apparaître un gigantesque et minutieux jeu de Monopoly. Maisons de poupées, voitures-jouets, minuscules silhouettes humaines ou animales, tout cela semble disposé dans le paysage par la main énorme de quelque Micromégas. Nous voici les témoins d’une transformation radicale de notre rapport au monde. Oui, nous avons changé de planète. Tout l’inventaire entrepris par les merveilleux primitifs du XIXe siècle est à revoir. Même les paysages sont manufacturés, comme la machine que j’utilise en ce moment pour rédiger cette note. Et pourtant…
Et pourtant (c’est le second volet du projet de P.M.) il suffit que l’œil du photographe redescende sur la terre ferme et vienne se cogner à la fourmilière humaine pour qu’une très ancienne rumeur nous revienne, par bouffées, et nous bouleverse.
C’est dans cet écart, dans ce va-et-vient entre deux visions d’un même objet (les deux poids – deux mesures de notre planète) que s’inscrit le travail de Patrick Messina et s’élabore une contribution précieuse au développement de l’art qu’il s’est choisi.

André S.Labarthe

Courte échelle

Les deux enfants de Patrick Messina grimpent et courent partout dans la série Courte échelle. Ils disparaissent presque dans leur environnement et semblent se servir du territoire pour appréhender le monde qui les entoure. Héritier de la douleur inhérente à l’exil transmise par son père — une douleur marquée par l’impossibilité de se sentir véritablement chez soi —, le photographe s’approprie enfin une part du territoire, porté par l’adhésion sans réserve de ses enfants à la Bretagne de leurs vacances. Il nous fait partager la joie et l’exubérance de cette exploration spontanée.

Pour Messina, ces photographies pourraient bien constituer une reconstitution d’épisodes de son propre passé, ce qui leur confère un caractère à la fois onirique et mélancolique. On y retrouve les thèmes de l’enfance et de la mémoire, chers au réalisateur soviétique Andreï Tarkovski, qui déclarait : « J’ai hâte de voir ce rêve dans lequel je serai à nouveau enfant, dans lequel je serai à nouveau heureux parce que tout sera encore devant moi, tout sera encore possible. »

À l’instar de Tarkovski, Patrick Messina a créé un paysage autobiographique dans lequel la vie de famille s’entrelace avec le thème de l’histoire et la question de ce que l’avenir peut bien nous réserver.

Paul Wombell

Delphine Charon
Tél. : 33 6 88 65 58 77
email : delphine@labelphoto.fr
Instagram : labelexpositions

Vous souhaitez suivre nos actualités ?

Inscrivez-vous à notre newsletter : 

Labelphoto coordonne la conception, la production et la mise en espace d’expositions pour des institutions publiques, des entreprises ou des marques. Nous organisons également la diffusion d’expositions produites, prêtes à être accrochées.